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Première étude en « vie réelle » comparant le pembrolizumab et le nivolumab dans le traitement du mélanome métastatique - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.100 
N. Kramkimel 1, , F. Kurihara 1, V. Seta 1, C. Lheure 1, V. Heidelberger 2, S. Guegan 1, C. Isnard 1, N. Franck 1, M.-F. Avril 1, S. Aractingi 1, J. Chanal 1, N. Dupin 1
1 Dermatologie, hôpital Cochin, Paris 
2 Dermatologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Deux anticorps anti-PD1 peuvent être prescrits en France en 1re ligne pour le mélanome métastatique avec ou sans mutation BRAF : le pembrolizumab (P) et le nivolumab (N). Aucune étude ne les a comparés directement. L’objectif était ici de comparer leur efficacité et leur tolérance.

Patients et méthodes

Étude rétrospective observationnelle monocentrique ayant inclus tous les patients (pts) avec un mélanome métastatique (stade IIIc non opérable ou IV) ayant reçu au moins 1 perfusion en 1re ligne de P ou N initié entre mai 2015 et mars 2017. Les données analysées étaient : caractéristiques des pts et des mélanomes, tolérance, réponse au traitement (évaluée par scanner et/ou PET scanner tous les 3 mois), survie sans progression (PFS), survie médiane (OS). Les outils statistiques étaient : test exact de Fisher, méthode de Kaplan-Meier et test du Log-Rank.

Résultats

Vingt-neuf pts ont été traités par P et 21 par N, d’âge médian respectif de 73 et 71 ans, en bon état général (PS0/1 : P93 % vs N86 %). Une élévation des LDH (P38 % vs N33 %) et la présence de métastases cérébrales (P21 % vs N14 %) étaient plus fréquentes dans le groupe P (NS). Des effets indésirables (tous grades) sont survenus chez 38 % des pts traités par P et 43 % par N (p=0,72), dont respectivement 7 (24 %) et 5 (23,8 %) de grade 3–4 (NS), responsables de, respectivement 4 et 2 hospitalisations (NS) et 4 et 2 arrêts de traitement (NS). Le seul décès lié au traitement a été dans le groupe N (toxicité cardio-rénale). Au moment de l’analyse (mai 2018 ; suivi médian=17,5 mois), 13 pts de chaque groupe étaient en vie dont 2 dans chaque groupe encore traités par anti-PD1, le taux de réponse (RC+RP) était de 55,2 % sous P et 66,7 % sous N (p=0,56) et le taux de contrôle de la maladie (RC+RP+SD) respectivement de 75 % et 71,4 % (p=0,54). La PFS médiane était de 8 mois, l’OS médiane non atteinte, sans différence significative entre les 2 groupes (Annexe A).

Discussion

Sur le plan de la tolérance et de la réponse au traitement, il n’y a pas de différence significative entre P et N. Nos résultats pour chaque molécule sont proches de ceux des études publiées, avec, cependant, plus d’effets secondaires de grades 3–4 et une PFS médiane moins bonne, ce qui peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit d’une étude en « vie réelle » avec des pts plus fragiles (plus âgés, taux élevé de LDH, métastases cérébrales). Par ailleurs, bien que ce ne soit pas statistiquement significatif, il semble, tout de même, dans notre étude, que la PFS et l’OS soient moins bonnes avec le P d’après la Annexe A ; cela pourrait peut-être se confirmer avec un plus grand nombre de pts.

Conclusion

Actuellement, le choix entre le P et le N est laissé à la décision du prescripteur. Notre étude ne montre pas de différence significative entre les 2 en termes de tolérance et d’efficacité ; une étude prospective randomisée semble nécessaire afin de confirmer ces résultats et nous aider dans notre pratique quotidienne.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunothérapie, Mélanome, Nivolumab, Pembrolizumab


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.100.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

P. S102 - décembre 2018 Retour au numéro
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